mercredi 10 septembre 2014

Je n'avais pas mon appareil photo

Je suis présentement à la terrasse d'un café, place du marché Ste-Catherine. J'écris sur Georges Privet alors qu'un groupe de sapeurs-pompiers s'exercent à installer une grande échelle. Ils sont arrivés en formation, disciplinés. L'un d'eux, qui était à la tête, leur a dit «là» en pointant du doigt un point entre deux fenêtres d'un troisième étage. Ils étaient alors juste en face de moi. Je dépose mon livre.

Les sapeurs-pompiers portent un uniforme bleu marin barré de bandes réfléchissantes. Ici, le pratique l'emporte lourdement sur le style, ce qui est complètement autre chose pour le casque. Le casque est argent. Il est très reluisant et ses lignes font penser au style art déco. Genre futur du passé. C'aurait pu être le casque des pompiers de Fahrenheit 451.

L'échelle est en trois sections. Plus une quatrième, minuscule, détachée des trois autres. Pour déployer les trois premières, un sapeur-pompier dénoue une corde qui avait été savamment nouée, puis il tire en faisant chaque fois un saut en l'air. Il saute, agrippe la corde, utilise son poids et déplie son bras pour porter son poing fermé sur la corde à la hauteur de ses genoux. Cette manœuvre déploie la seconde section (la première reste au sol, il en faut bien une). Pour déployer la troisième, le sapeur-pompier dénoue une seconde corde et répète l'opération. Pendant ce temps, un sapeur-pompier tient l'échelle par l'autre côté et deux autres la maintiennent par des sortes de bras dont est muni l'échelle. Quatre sapeurs-pompiers, les mêmes qui la portaient, montent donc l'échelle.

Une fois l'échelle déployée, on l'adosse doucement au bâtiment, entre les deux fenêtres du troisième étage. L'édifice en compte quatre. Reste la quatrième section.

Celle-ci, très étroite, se termine en une sorte de crochet. Elle doit être montée à bras et accrochée au rebord des fenêtres du quatrième. Le sapeur-pompier monte tout en haut de l'échelle, s'assure en bloquant son genou entre les échelons, et installe la quatrième section. Il ne la grimpe pas. Il la redescend. Les trois autres sapeurs-pompiers en formation l'installeront à tour de rôle. Puis, c'est la fin de l'exercice. On remballe l'échelle et on s'en va. Même formation pseudo militaire.

Je me demandais à quoi pouvait bien servir cette dernière échelle pas beaucoup plus large qu'un main. Nous sommes à Paris, beaucoup de rues sont très étroites, un camion n'y entrerait pas. L'échelle s'y faufile et permet d'évacuer des gens qui seraient bloqués au quatrième étage. Ils auront la vie sauve s'ils ne perdent pas pied...